L'obésité en détails

D'après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’obésité se définit comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé.

Pour caractériser l’obésité, on utilise

L’indice de masse corporelle (IMC) qui se calcule en divisant le poids (en kg) par la taille (en m) au carré.
La valeur normale est de 20 à 25 chez l’homme et de 19 à 24 chez la femme.

CALCULER VOTRE IMC

Voici comment interpréter le résultat :

Le tour de taille est un autre indicateur du surpoids
Il est pathologique si

  • > 94 cm pour un homme
  • > 80 cm pour une femme

L’obésité abdominale mesurée ainsi est encore plus fréquentes que l’obésité globale :
41,6 % des hommes et 48,5 % des femmes
Cet indicateur est intéressant car plusieurs études scientifiques suggèrent que n’utiliser que l’indice IMC peut conduire à sous-estimer les risques cardio-vasculaires ou métaboliques liés au surpoids

EPIDÉMIOLOGIE

 

L’obésité représente un enjeu de santé publique
En France, l’obésité touche 15,7 % de la population

  • Hommes : 41 % sont en surpoids et 15,8 % en obésité.
  • Femmes : 25,3 % en surpoids et 15,6 % en obésité

Total Surpoids + Obésité : 56,8 % d’hommes et 40 % de femmes

• Dans le monde : surpoids et obésité affectent 1/3 des adultes (OMS)

CAUSES DE L’OBÉSITÉ

Les origines de l’obésité résultent d’un déséquilibre entre les apports et les déperditions énergétiques.

Elles sont multifactorielles :

  • Déséquilibres alimentaires (apport trop riche, trop gras, trop sucré, alimentation industrielle en excès), l’hyperphagie (l’augmentation de la taille des portions), le grignotage.
  • Sédentarité avec l’insuffisance d’activités physiques et les loisirs tels que la télévision ou les jeux vidéo, l’utilisation de moyens de déplacements motorisés.
  • Prédisposition génétique : le risque d’être obèse est de 2 à 8 fois plus élevé si on appartient à une famille comportant des membres obèses. (Plusieurs études ont identifié de nombreux gènes impliqués dans l’obésité)
  • L’environnement : insuffisance de sommeil, irrégularité des repas, le travail nocturne, le stress.
  • Certains médicaments, des virus, la composition du microbiote intestinal, l’exposition à des polluants.
  • Six facteurs de risque prénatal de l’obésité ont été identifiés : tabagisme maternel, diabète ou surpoids maternel, prise de poids excessive pendant la grossesse, déficit ou excès de croissance du fœtus, milieu socioéconomique défavorable.

CONSÉQUENCES DE L’OBÉSITÉ

Elles sont multiples et bien connues

Les conséquences médicales de l’obésité:

Maladies cardiovasculaires
• hypertension artérielle
• hypercholestérolémie ou hypertriglycéridémie
• maladie coronarienne
• infarctus du myocarde
• accident vasculaire cérébral
• artérite des membres inférieurs

Maladies chroniques
• diabète de type 2
• stéatose du foie
• syndrome d’apnées du sommeil
• calculs dans la vésicule biliaire et ses complications
• goutte (atteintes articulaires dues à des dépôts d’acide urique)
• arthrose de genou et de hanche
• lombalgies

Risque de cancer
• cancer du sein, cancer de l’endomètre et cancer de l’ovaire
• cancer de l’appareil digestif : cancer de l’œsophage, cancer du pancréas , cancer du côlon et du rectum, cancer de la vésicule biliaire, cancer du foie
• cancer de l’appareil urogénital : cancer du rein, cancer de la prostate
• cancers du sang (leucémies et lymphomes)

Les conséquences psychologiques et sociales de l’obésité:
• Isolement
• Discrimination
• Perte d’autonomie
• Perte estime de soi
• Syndrome dépressif…

D’après l’étude de Framingham, l’obésité à l’âge de 40 ans réduit l’espérance de vie de 7 ans chez les femmes et de 6 ans chez les hommes non fumeurs.

LES MOYENS DE LUTTE CONTRE L’OBESITE

 

Les moyens traditionnels

Quel que soit l’outil proposé pour lutter contre l’obésité, il doit être basé sur un socle fondamental qui vise à accompagner le patient de manière pluridisciplinaire.
Ce socle repose sur
• Un accompagnement diététique et nutritionnel visant à analyser les troubles du comportement alimentaire et à les corriger.
• Un soutien psychologique
• Une reprise d’activité physique qui doit être adaptée à la sévérité de l’obésité

Lorsque ces mesures indispensables ne suffisent pas à perdre du poids, elles peuvent être complétée par des moyens plus ou moins invasifs allant du ballon intragastrique à la chirurgie bariatrique

A qui est destiné la chirurgie bariatrique ?

La HAS (Haute Autorité de Santé) a défini les critères des patients pouvant prétendre à une chirurgie de l’obésité.
Le traitement chirurgical est proposé en seconde intention, après échec du traitement médical bien conduit,
chez des sujets avec

• Un IMC ≥ 40 kg/m2
Ou
• Un IMC ≥ 35 kg/m2 associé à au moins une de ces pathologies
– Diabète type2
– Hypertension arterielle (HTA)
– Syndrome d’apnée du sommeil (SAS)
– Pathologie ostéoarticulaire sévère
– Stéato- hépatite non alcoolique (NASH)

 

 

Parcours de soins avant chirurgie bariatrique

 

Phase 1

-Consultation chirurgicale : recueil de données, antécédents, traitements, mode de vie, mode alimentaire, bilan biologique, explication des stratégies possibles.
-Consultation diététique : Bilan éducatif partagé dans le cadre des ateliers d’éducation thérapeutiques qui peuvent être proposés.
-Consultations de nutrition (par médecin nutritionniste ou diététicienne) : dans le but d’organiser l’accompagnement. Dépistage et corrections de troubles du comportements alimentaires.
-Consultation d’endocrinologie : dépister une maladie hormonale qui pourrait participer à l’obésité.
-Consultations de psychologie : organisation du soutien psychologique
-Consultations de pneumologie : épreuves fonctionnelles respiratoires, dépistage du syndrome d’apnée du sommeil

-Discussion du dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire:
Vérifier l’absence de contre-indications, poursuivre le parcours de chirurgie ou réorienter le patient

-Consultation de restitution avec le chirurgien

 

Phase 2

-Poursuite de l’accompagnement nutritionnel et psychologique
-Consultation de gastro-entérologie : réalisation d’une fibroscopie oeso-gastrique pré opératoire
-Consultation de cardiologie
-Consultation d’anesthésie
-Rééducation à l’effort : si pas d’activité physique adéquate
-Réalisation des ateliers d’éducation thérapeutique
-Discussion du dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire
-Consultation de restitution avec le chirurgien : explication de la décision et choix de la technique chirurgicale.

Réalisation de la demande d’entente préalable à la sécurité sociale

L’ensemble de ce parcours prends un minimum de 6 mois, mais il peut être plus long si nécessaire.

 

Suivi post opératoire

Une fois l’intervention réalisée, un suivi rigoureux multidisciplinaire sera indispensable tout au long de votre vie.
Il comportera des consultations régulières auprès du chirurgien, du nutritionniste et/ou diététicienne, du psychologue. Des bilans biologiques (prises de sang) à la recherche de carences seront réalisés et ces carences devront être, le cas échéant, corrigées par des compléments vitaminiques ou alimentaires.
Une activité physique régulière devra être maintenue.
Ce suivi sera le garant du maintien de votre bonne santé et de l’absence de reprise pondérale.

 

Cas particulier du parcours de soins dans le cadre du ballon Elipse

Le parcours de soins avant la pose d’un ballon est différent.
Il est plus court et nécessite moins de consultations spécialisées mais repose également sur un accompagnement pluridisciplinaire hygiéno-diététique et psychologique.
L’activité physique est également indispensable.

 
Voir le résumé du parcours de soins avant la chirurgie bariatrique (PDF, 122ko).

Contact

  • Chirurgie générale et digestive : 222 Avenue de Rochefort, 17200 Royan, France
  • 05 46 22 24 75 (Secrétariat ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h)